Mémoire vive

Art souterrain, Tour de la Bourse 2013

Grâce à Internet et aux moteurs de recherche, le savoir ne semble plus avoir besoin d’être mémorisé, nous constituant par le fait même. Il demeure plutôt à l’extérieur de nous, accessible d’un geste du doigt. Nous serions de plus en plus comme des ardoises vides, relais plutôt que dépositaires des connaissances. Le lien, maillon organisateur du vaste système d’aménagement de l’information qu’est l’hypertexte nous permet de passer rapidement d’une information à l’autre, d’une page à l’autre, nous rapprochant ou souvent nous éloignant de notre sujet, créant à tout coup un circuit en dédale.
Structurée autour de l’idée de la page et des d’hyperliens, l’installation Mémoire vive comporte 14 mots ou syntagmes écrits en tubes néon de trois couleurs (blanc, bleu pâle et bleu plus soutenu, tel l’hyperlien) . Les enseignes lumineuses d’une même couleur sont reliées entre elles et l’éclairage provenant de chaque groupe d’enseignes est régi séparément de façon à rythmer la surface du mur et à procurer des pauses, des temps morts et des sursauts d’activité. Les connections et le câblage sont apparents, mettant au jour l’importante technologie sous-jacente au système.
Les mouvements asynchrones qui animent les tubes néons regroupent régulièrement de nouveaux ensembles selon que certains mots soient éteints ou allumés, entraînant ainsi une variété de lectures.
Le choix que j’ai effectué des mots et des mouvements qui les animent me permettait , au-delà du commentaire initial sur l’impact de la technologie sur le savoir et la mémoire, de réaliser un instantané très personnel et local de notre société.