Je photographie depuis 2014 des arbres qui présentent les stigmates du développement urbain. Plantés trop près des habitations ou sous les lignes électriques, ceux-ci ont au fil des années été élagués et proposent maintenant des silhouettes transformées étonnantes qu’on ne remarque pas vraiment. Ces observations ont été menées de front avec un deuxième sujet qui m’intéresse, à savoir des vues d’amoncellements de neige salie marqués par les gels et dégels fréquents de nos hivers.
Les deux phénomènes illustrent chacun à leur façon la rencontre du monde naturel et des techniques humaines. Bien qu’inscrites localement, ces manifestations particulières n’en sont pas moins emblématiques d’une attitude généralisée et décrivent à leur façon ce paysage nouveau que nous sommes en train de créer.
Le dispositif choisi — le papier peint — permet souvent, comme ici, d’organiser des représentations du monde naturel selon une grille rationnelle et illustre à merveille notre approche instrumentale de la nature.
